mercredi 19 février 2014

Vasière de Méan




Lorsqu’il est évoqué l’aménagement portuaire à l’emplacement de la vasière à Méan, il est souvent fortement insisté, de la part des partisans, sur les emplois qu’une telle opération créerait.
A contrario les opposants sont vertement décriés, pointés du doigt comme réactionnaires opposés à toute forme de progrès et de surcroit opposés à l’industrie.
Il serait peut-être temps de parler vrai, de dire les choses et d’avoir une analyse moins binaire et simpliste par simplification.
Il y a d’abord des critères objectifs de part et d’autre, la vasière de Méan est un lieu unique et remarquable de par sa flore et sa faune, Saint-Nazaire et ses industries subissent la crise et le manque d’emploi est criant comme dans tout le pays d’’ailleurs et nous assistons depuis de nombreuses années à une désindustrialisation grave dans tout l’hexagone.
Cette fuite des industries vers des pays à bas coût de main d’œuvre est la résultante d’un capitalisme qui broie les salariés dans le monde entier, là ce sont des salaires de misère, des enfants qui travaillent, ici ce sont les droits sociaux qui s’amenuisent.
Là où le salaire devait être un moyen pour le salarié de reconstituer sa force de travail et de pouvoir accéder à une vie meilleure nous assistons à un retour en arrière où la rémunération permet à peine de subsister ici comme là-bas.
Et cette déconstruction sociale planétaire se joue sur tous les territoires.
Ainsi, l’aménagement de la vasière de Méan, ce sont entre 35 et 50 emplois pérennes créés in situ selon les porteurs du projet.
Mais pour quoi faire ?
Pour décharger et manutentionner, gérer des containers.
S’agit-il d’un nouveau marché ou de containers qui arrivaient ailleurs auparavant ?
Si ce sont des containers qui arrivaient ailleurs où est le bénéfice en emploi ? Puisque l’on ne va que retirer des emplois dans un territoire pour les transférer ici.
Si ce sont des nouveaux containers, il y a fort à parier que leur contenu sera constitué de produits manufacturés dans des pays à bas coûts de main d’œuvre, produits jusqu’à présent fabriqués dans nos territoires, tout cela engendrant une concurrence malsaine.
Alors ceux qui veulent ce projet à Méan sont-ils vraiment pour l’industrie ici ?
D’autre part il est important d’anticiper la montée des eaux. Qu’en sera-t-il de la côte en 2100 ? (Cf http://www.iffo-rme.fr/Pays-de-la-Loire/ONERC.pdf)
Ne doit-on pas réfléchir à un autre type de développement, basé sur la relocalisation des activités, la solidarité entre territoires, en finir avec la surconsommation et l’obsolescence programmée ?
Avoir dès lors une autre analyse sur ce qu’est le travail et y substituer la notion d’apport sociétal de chaque individu devient une urgence..


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire